Opération de maintenance au télésiège des Molliets
Vous serez forcément d’accord : quoi de mieux qu’un télésiège pour pousser la chansonnette et réviser ses classiques ? Eh bien pour que vous puissiez faire entendre votre plus belle voix cet hiver, les équipes du domaine skiable sont à pied d’œuvre tout l’été.
Bientôt 15 ans pour le télésiège des Molliets. À cet âge, dans le monde des remontées mécaniques, l’heure n’est pas à la fête d’anniversaire mais à la Grande Inspection (GI pour les aficionados). Plus concrètement, ce sont 19 sièges (sur 95) totalement démontés, contrôlés et remontés à neuf. Pendant de multiples heures de travail, les équipes font preuve de technicité et d’un savoir-faire pour mener à bien toutes les étapes de cette opération complexe : nettoyage, contrôle des soudures, remplacement en totalité de la visserie et de la boulonnerie, remontage de toutes les parties… tout en étant garant de votre sécurité !
On vous explique tout…
Démontage et stockage des pièces
Tout commence bien sûr par le démontage. À cet instant, pour les novices comme nous, il est difficile d’imaginer qu’un siège est un ensemble de 8 pièces principales que l’on peut désosser intégralement. Pour la suite de la GI, un stockage minutieux est primordial pour permettre le contrôle par “magnétoscopie” et faciliter le remontage. Hey… Euh… pas si vite… vous avez dit “magnétoscopie” ? Oui, oui… Cette technique consiste à aimanter une pièce à l’aide d’un champs magnétique. En présence d’une fissure ou d’une fragilité jusqu’à quelques millimètres de profondeur, les lignes du champ magnétique subissent une distorsion qui génère une alerte.
Revenons au démontage et au stockage… Tout est classé par ordre chronologique et par numéro de siège (par exemple : toutes les pièces du siège 57 sont numérotées 57). Vous l’avez compris, il faut du temps et de la place pour cette opération d’envergure. C’est pourquoi le domaine skiable choisit de procéder à la Grande Inspection des Molliets par lots de 19 sièges sur 5 ans. Le planning de maintenance reste ainsi équilibré sur l’ensemble des remontées mécaniques (eh oui, la télécabine, les téléskis ou autres télésièges ont aussi envie d’être chouchoutés).
Remontage de l’arceau et du palonnier
C’est maintenant que les amateurs de Lego Technic ou de Meccano vont être heureux… Remonter un siège, c’est un peu comme un jeu de construction, mais pour des professionnels qualifiés. Ce sont l’arceau et le palonnier qui sont les premiers assemblés, via deux blocs de suspension et via de la visserie/boulonnerie neuves. Lors de chaque serrage, un marquage au stylo est appliqué. Il prouvera plus tard que rien ne se desserre dans le temps.
Nous voici donc avec la partie haute du siège, sans pour autant qu’il puisse être suspendu à la ligne, ni qu’il puisse permettre aux futurs skieurs de s’asseoir… En revanche, par cette action, le siège a désormais de la stabilité grâce au palonnier (partie où est indiquée le numéro de siège). Il est le garant du confort des skieurs puisque via un système de suspension à ressort, les vibrations du câble et celles du passage des pylônes nous sont presque imperceptibles. Cette opération, c’est du costaud ! Environ 12 heures de montage sont nécessaires pour 19 sièges… sans oublier les 100kg du palonnier à porter (le siège complet pèse 505 kg).
Remplacement de pièces
Le froid et l’usure peuvent mettre à rude épreuve toutes les pièces, même faites d’alu et d’acier. Certaines plaques rigides des sièges doivent être remplacées à la suite d’un contrôle visuel par un professionnel CND agréé. L’objectif ? Détecter les éventuelles fissures. Bien sûr, il faut ensuite regarnir les nouvelles tôles avec les “coussins” qui accueillent confortablement les skieurs. Cette année, les équipes ont remplacé 4 plaques sur 228 ; preuve de la fiabilité des matériaux.
Remise en gare de la pince et de la suspente
Après ces différentes opérations d’assemblage au sol, il faut désormais prévoir le reste de la GI à effectuer dans la gare de départ. Première étape : remettre les suspentes et pinces stockées sur le rail de service (photo à gauche). Chacune d’entre elles est poussée vers la gare par la force des bras, puis guidée via l’aiguillage (partie jaune) vers le rail de roulement. Ainsi, la pince se retrouve à nouveau placée sous les pneus qui la font avancer lorsque le télésiège est en marche.
Assemblage de l’arceau et de la suspente via le palonnier
A l’aide d’un engin élévateur, nommé Merlo, l’équipe procède à une étape minutieuse : assembler l’arceau et la suspente via le palonnier. Ils travaillent ici au millimètre près puisque les trous doivent s’aligner et permettre le serrage des boulons. L’arceau incluant le palonnier est ainsi amené au plus proche de la suspente et l’ajustement se fait via une belle coordination d’équipe !
Remontage du dossier et de l’assise
Remontage des gardes corps
A très vite pour de nouvelles aventures en compagnie des tenues bleues !